Dans son édition de la
Passion des martyrs d'Agaune d'Eucher de Lyon (MGH, SRM 3, 1896), B. Krusch supposait que P.-F. Chifflet, dans son
Paulinus illustratus (ouvrage consacré à Paulin de Nole) paru à Dijon en 1662, avait édité le texte d'après un manuscrit composite de Saint-Oyend, aujourd'hui perdu (A1*), qui contenait aussi la
Vie de saint Nizier primitive, les
Dialogues de Sulpice Sévère et les
Hommes illustres de Gennade. L'A. démontre que ce témoin supposé est en réalité l'actuel Paris, BNF, lat. 9550 (VIe s. 3/4, copié vraisemblablement à Lyon pour le monastère de Condat), témoin le plus ancien de la
Passion (A1 Krusch). Les variantes que Krusch attribuait à ce manuscrit de Saint-Oyend (A1*), qui n'a jamais existé, sont en fait des conjectures d'éditeur, formées par Chifflet sur la base du Paris, BNF, lat. 9550 (ms. qui avait reçu des corrections de Florus, cfr. L. Holtz
La tradition lyonnaise d'Eucher de Lyon et le manuscrit Paris, BNF, lat. 9550 «Revue d'histoire des textes» 3, 2008, pp. 135-200). Chifflet avait auparavant réalisé une transcription manuscrite conservée à Bruxelles, BR, 8287-90. Dans son
Paulinus illustratus, Chifflet a utilisé d'autres manuscrits de Saint-Oyend que le Paris, BNF, lat. 9550: pour Sulpice Sévère et la
Vie de Nizier, ainsi que la
Conversion d'Eucher (titre donné pour la
Vie de sainte Consorce) passée sous silence par Krusch, un légendier contenant la
Vie des pères du Jura, détruit en 1799 (le ms. «Iurensis») - vraisemblement copié dans Bruxelles, BR, 8601-06 pour Chifflet; sommaire du contenu du «Iurensis» copié par Chifflet dans le ms. Paris, BNF, Baluze 144 -; et pour Gennade, le ms. Montpellier, Bibl. Interuniv. Section de Médecine, H 406. Une lettre adressée par Chifflet en 1675 à dom Luc d'Achery (Paris, BNF, fr. 17863, f. 43) confirme qu'il a bien compulsé le ms. de Saint-Oyend contenant la
Passion d'Eucher, l'actuel Paris, BNF, lat. 9550.
Riduci